Racailles,
Vladimir Kozlov, Moisson Rouge, 2010
Dans
la cite proletaire on s’ennuie ferme et pour rien au moins on ne voudrait
renoncer a cet ennui qui se conjugue avec castagne, baise, alcool et
cigarettes.
La bas c’est la loi du plus fort qui a succede a celle du centralisme
democratique, la dictature du proletariat a pris les couleurs de la
racaille, de cette bande d’ecoliers en rupture de tout, y comprit de
langage. Alors que dire de l’espoir? La bas tout est gris et boueux,
jusqu’aux filles qui se teintent de la couleur du cafard. Jusqu’a la
musique qui devient cacophonique a force d’abandons moraux.
Bas du Front la racaille ne l’est pas dans ces ghettos ou la cruaute
ordinaire marche de pair avec la bassesse, car mieux vaut ne pas avoir
de front au milieu de ce froid qui glace les sentiments.
Vladimir Kozlov avait quatorze ans lorsque Gorbatchev lanca sa Perestroika…
comme le petit « Crevard »… le petit narrateur, le petit temoin d’un
systeme qui partait en «couille».
Luis Alfredo
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